5ème Journée Recherche – 14/03/2013 – Polytech Lille

Cette journée a pour objectif de faire se rencontrer deux mondes souvent éloignés celui des artistes et celui des ingénieurs. Elle est co-organisée par Polytech Lille qui souhaite mettre en avant les travaux de recherche de ses enseignants chercheurs, le LIFL qui s’investit dans les partenariats avec les artistes, le Pôle Images, le studio national des arts contemporains Le Fresnoy et l’Espace Culture qui s’investissent pour renforcer l’innovation et les interactions entre entreprises, recherches et art.

Vous découvrirez les relations qui se tissent à l’interface entre art, science et technologie. La journée est composée de présentations en binôme entre artiste et chercheur/ingénieur illustrée par de nombreuses démonstrations et d’une table ronde débat sur la créativité artistique et technologique.

On se souvient du mot de Picasso : « Je ne cherche pas, je trouve. » Cela signifierait-il que la découverte ou l’invention de formes artistiques nouvelles ne peut dépendre que du hasard ou du génie ? Picasso trouve en prétendant qu’il ne cherche pas, parce que l’état du monde et des connaissances a mis à jour des sites nouveaux où l’artiste peut faire sa collecte de trouvailles. L’artiste n’échappe pas au niveau d’évolution de la civilisation et de la société : il s’en alimente et, dans le meilleur des cas, il le précède un peu, le préfigure par sa sensibilité et son imagination. On pourrait rétorquer à Picasso qu’il a trouvé parmi tout ce que les autres domaines de l’activité humaine – sciences, techniques, connaissances, philosophie, histoire… – avaient fait affleurer, et dont il appartenait à quelques grands artistes comme lui de s’emparer.

Ce que, dans l’art d’aujourd’hui, on a d’abord appelé les nouvelles technologies, préférant finalement le terme d’ « arts numériques », est l’exploration des formes produites grâce à des moyens d’expression, à des langages, à des outils et à des supports révélés par la science et par la technologie.

Les recherches et les découvertes des scientifiques ont fait affleurer des sites d’invention, des gisements de création, qui étaient déjà là depuis longtemps – on pourrait presque dire depuis toujours – dans l’imaginaire des créateurs.

La recherche en art pourrait consister à entreprendre les fouilles autour de ce que la science et les techniques ont fait surgir ici ou là, d’abord pour d’autres usagers que les artistes, et qui modifie radicalement l’ensemble du paysage, laissant sous la surface ce qu’il appartient aux artistes seuls de découvrir, pour peu qu’ils sachent s’emparer des supports et adapter les outils.

En art, la recherche qui projette les formes vers leur avenir pourrait ressembler à ce chantier : archéologie des formes artistiques inédites et des sujets de sensibilité nouveaux, que la science et les techniques ne cessent de déployer sur leur territoire, fouilles du futur, à ciel ouvert.

Alain Fleischer, Directeur du Fresnoy – Studio national des arts contemporains

Programme

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